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Napoléon Roussel : Comment il ne faut pas prêcherProcopeTélécharger le texte du chapitre
A travers Procope, Napoléon Roussel critique le prédicateur autoritaire, qui procède uniquement par affirmations, sans expliquer ses propos. Ce prédicateur invoque l’exemple de Jésus, dont il est dit qu’il parlait avec autorité. Mais, à regarder de près, Jésus en appelle souvent à la Parole de Dieu et à la conscience de ses auditeurs. Plus important encore, l’autorité de Jésus semble avoir sa source dans sa personne et dans sa vie :
Roussel en tire la conclusion que « nous n’obtiendrons d’autorité sur notre auditoire qu’en proportion de la sainteté de notre vie ». La nécessité pour le prédicateur de raisonner ne doit d’ailleurs pas être comprise comme une exigence de syllogismes ; il y a des raisons qui s’adressent plus particulièrement au cœur et à la conscience : des expériences personnelles, la vie intérieure du prédicateur, ses désirs et ses émotions … Ce sont, d’une certaine façon, également des affirmations, mais elles établissent un lien intérieur avec l’auditoire :
Mais pour obtenir ce résultat, le prédicateur doit s’ouvrir et donner de sa personne. Roussel déplore le manque de vie dans les prédications, « cette action invisible à l’œil, mais sensible à l’âme, cette chaleur qui se communique, [… et qui] s’infiltre dans les plus faibles discours et les fait accepter avec sympathie par l’auditeur. » Il estime que ce manque de vie en chaire a son origine dans le manque de piété dans la vie personnelle du prédicateur. « Tel homme, tel prédicateur. » (*) Roussel en déduit que le prédicateur doit être un homme converti. Un manque de piété ne condamne pas pour autant le prédicateur au silence :
(*) La formule fait penser au titre « Tel enfant, tel homme ! » que porte un sermon d’Adolphe Monod.
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