M O N O D G R A P H I E Sun site consacré à la mémoire d’Adolphe Monod (1802-1856) |
Impressions d'une jeune auditrice (1810)Charles Adrien Bost (1871-1943) a publié, dans le Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme, le témoignage suivant de son arrière-grand-mère maternelle, Julie Devillas (1791-1869). Il s’agit d’un extrait d’une lettre de 1810 qu’elle avait envoyée à sa mère, Louise Tessier (1754-1821), et d’une note de journal. Ces deux documents sont intéressants, notamment dans la mesure où ils évoquent la réputation dont jouit Jean Monod, mais également une faiblesse perçue de son débit oratoire. Dans sa lettre, la jeune fille de 19 ans s’excuse auprès de sa mère d’être en retard dans sa correspondance, puis elle évoque la prédication de Jean Monod, donnée le 13 mai : « Je me flatte que tu voudras bien me pardonner en faveur de la sagesse du motif. Je te dirai donc que dimanche matin je fus avec ma tante au Sermon, entendre M. Monnot (sic), le meilleur ministre de Paris. Je fus très contente de son discours qui était très beau, et je me suis mis en tête de t’apporter un échantillon de la prédication de ce pays. … » Malheureusement, le résumé n’a pas été conservé. Dans le carnet de ses notes, en juin, Mlle Devillas parle encore de Jean Monod : « Saint-Thomas du Louvre (Saint-Louis) a été cédé aux protestants réformés pour l’exercice de leur culte. Cette Eglise est petite et son arrangement intérieur ne me satisfait pas. Ce mélange des deux sexes dans un lieu destiné uniquement à écouter la parole du Seigneur me paraît au moins inutile, et tout à fait contraire à l’esprit de recueillement dont chacun des assistants doit être pénétré, car lequel d’entre nous peut se flatter de n’éprouver jamais par sa propre expérience combien l’esprit est prompt … J’ai entendu là M. Meonnod (sic), le premier pasteur des protestants de Paris. Il m’a fait grand plaisir par la sage exposition de ses discours et la morale pure qui en découle. C’est grand dommage que son débit ne vienne pas appuyer le bon effet que produisent ses paroles. » Source : Bulletin de la société de l’histoire du protestantisme, avril-juin 1936, p. 143 |